Devenir parents est peut-être la plus belle et plus difficile tâche qu'il m'ait été donné d'accomplir.
Je me souviens avoir lu un post FB, dans les tous premiers mois de vie de mon 1er garçon, qui disait: "Etre mère est le plus difficile métier qui existe",
et je me souviens avoir alors pensé "Mais bien-sûr, faudrait peut-être pas exagérer là!" (j'étais infirmière aux Urgences alors dans le genre métier compliqué... j'avais plutôt l'impression de m'y connaître!)
Oui, mais ça, c'était avant,
Avant, d'avoir 250h de sommeil en retard,
Avant, les réveils de 2h, en pleine nuit, parce que , oui, mon fils était un petit dormeur (et pas calé comme nous pour son sommeil),
Avant de découvrir la joie des colères que je ne comprenais pas toujours, interminables et que nous ne savions pas gérer,
Avant l'arrivée du petit frère et de tous ses problèmes de santé à la naissance (et dans les mois d'après),
Et des 3 années à garder la tête sous l'eau, à changer jusqu'à 13 couches par jours et à donner je ne sais combien de biberons, parce que 19 mois d'écart... c'est pas beaucoup...
Et pourtant, mon conjoint a toujours été là, s'est levé la nuit, parfois plus que moi, m'a laissé dormir le matin, de temps en temps, lorsqu'il ne rentrait pas d'une nuit d'interventions interminable à aider d'autres familles que la notre (pompier est un très beau métier il paraît...)
Il n'a pas flanché, moi non plus ... au début...puis le quotidien s'est fait de plus en plus lourd et il faut l'avouer, notre couple en a pris un gros coup...
Et ces bébés qui semblaient avoir une énergie hors norme, qui ne s'endormaient que dans leur lit, dans le noir absolu et sans un bruit, pas même une chanson parce que chaque stimulation, aussi infime soit elle, les ramenaient à l'éveil,
Nos familles et amis qui s'éloignaient parce qu'ils ne vouaient pas subir ces petites tornades,
Et les reproches, les conseils...
Alors aujourd'hui, ils ont bien grandi, nous avons évolué dans nos rôles de parents, bien obligés de trouver des solutions dans notre éducation qui s'est voulue de plus en plus bienveillante et nous comprenons leur profil d'enfants à haut potentiel, malgré les sourires en coin de ceux qui pensent "encore des parents qui pensent que leur enfant est un génie!",
Sauf qu'avoir des enfants précoces c'est une toute autre réalité, c'est avoir des enfants différents, qui ne rentrent pas toujours (souvent) dans le moule, qui ont une sensibilité accrue, qui font l'ascenseur émotionnel 10 fois par jour, plus fortement que les autres... des enfants qui ne sont pas toujours simples à comprendre...
Heureusement, il y a aussi tous ces merveilleux moments de complicité et de jeux, de câlins et de petites bagarres, les promenades dans la nature avec nos 3 chiens, les rires, les fou-rires...
Et ces instants de vie sont si précieux que non, je ne regrette pas d'avoir choisi "le métier le plus difficile qui existe", et pour rien au monde je n'échangerais mes petits zèbres à la vivacité d'esprit étonnante, parfois déconcertante, certainement pas les plus sages mais qui, je l'espère, deviendront de grands zèbres plein de confiance en eux et surtout, surtout...HEUREUX...
A bientôt
Katia
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